Théorie

La Méthode EPM

Extrait du livre « Les secrets de l’initiative aux échecs » de Xavier Parmentier
Xavier Parmentier (MF), décédé en 2016, a été entraîneur des équipes jeunes à la FFE pendant 19 ans. Il est aussi l’auteur du livre « Une boussole sur l’échiquier », paru chez Olibris, où il propose en outre une méthode simple et efficace pour se diriger sur l’échiquier et trouver quelque chose à faire dans la plupart des situations.
Dans le livre « Les secrets de l’initiative aux échecs », il parle de la méthode EPM (Echecs, Prises, Menaces) qu’il enseignait à ses élèves. Cette méthode avait été suggéré par Kotov, Grand Maitre soviétique en 1971 dans son ouvrage « Think Like a Grand Master ».


Avoir l’initiative, c’est, aux échecs comme dans la vie réelle, imposer ses décisions à l’adversaire. Aux échecs, on peut obliger notre adversaire à réagir comme bon nous semble en jouant des coups forçant les siens. Ses réponses sont contrôlées, son « trait » n’est que la réponse au nôtre, il est quasiment annihilé. Ainsi on « garde le trait ».
La méthode : Quels sont les coups qui vont forcer les réponses de notre adversaire?
Ils sont principalement de 3 types différents: Les échecs, Les prises, les menaces.

1/ Les échecs.
L’échec est le seul coup qu’il soit obligatoire de parer. En faisant échec au Roi, on force immédiatement I’adversaire à se protéger, soit en prenant la pièce qui donne échec, soit en interposant l’une des siennes, soit enfin en déplaçant son Roi. Il est donc presque certain que notre adversaire ne pourra pas reprendre le trait quand on le met en échec. Sa seule façon pour le faire serait de répondre par un « échec, vous-même !» ce qui est assez rare. Ceci ne veut pas dire que donner échec soit toujours bon et qu’il faille systématiquement enfiler les échecs un à un comme des perles sur un collier.
En fait, pour chacun des coups qui forcent la réponse de l’adversaire, échec ou autre, il faut toujours comparer les deux coups joués, celui de l’attaque et celui de la défense. et se demander qui a fait le plus progresser sa position. Si le coup d’attaque est évidemment plus fort que le coup défense, on pourra se lancer sans avoir forcément calculé beaucoup plus loin. Il en est de même si c’est le seul coup raisonnable pour continuer l’initiative alors qu’on souffre d’un gros déficit matériel. C’est la méthode d’élimination. Sinon, il faudra envisager mentalement une série de coups forcés jusqu’à être sûr de pouvoir coordonner ses pièces contre le Roi adverse ou d’obtenir un autre résultat concret.

2/ Les prises.
il y a fort à la parier que lorsqu’on prend quelque chose à l’adversaire, il va reprendre aussitôt et nous laisser ainsi le trait. Plus la pièce prise est importante, moins le risque que notre adversaire ne renonce à reprendre son butin pour jouer « un coup intermédiaire » est grand. Mais laissons la question de savoir comment calculer méthodiquement. Nous y reviendrons au chapitre 4.
3/ Les menaces
On compte , au titre des menaces les plus directes, les menaces de faire mat et les attaques directes contre les plus fortes pièces adverses. D’autres menaces comme celle de donner une série d ‘échecs jusqu’à faire mat ou celle d’un gain matériel important par une série de coups forcés peuvent aussi, à des degrés divers permettre de conserver le trait. Pour lister ces menaces, plus efficace est de partir de nos propres pièces et de regarder leurs possibilités. Le bon joueur les regarde une à une, en privilégiant les coups qui vont vers l’avant puisque « les Russes ne reculent jamais!».( Note de JMD, avec cette remarque, l’auteur fait référence à un autre chapitre de son livre). Chaque mouvement est ainsi couplé à la question « menace quoi ? ». Faire le tour de toutes nos pièces, comme une poule attentive à chacun de ses poussins, doit permettre non seulement de ne pas rater le bon coup, mais d’habiter la position jusqu’à comprendre toutes les utilisables subtilités et idées cachées, immédiatement utilisables ou potentiellement efficaces ultérieurement.

Pour résumer, un joueur qui cherche l’initiative liste mentalement tous les échecs, toutes les prises et toutes les menaces possibles en observant chacun des mouvements de ses pièces.
Il obtient ainsi une liste de coups directs. Ce travail mental permanent, préalable à tout calcul, lui donne une vision « panoramique » de ses possibilités. Ce n’est qu’après en piochant dans cette liste de coups violents, qu’il va chercher le coup à jouer.
J’insiste encore sur la nécessité de procéder ainsi. C’est la meilleure façon de voir la partie « de l’intérieur ». Si le joueur agit différemment, en cherchant immédiatement ce qu’il va pouvoir jouer, il risque fortement de passer à côté de détails importants. En prenant le temps de regarder chacune de ses pièces et de lister tous les coups directs, il va simplifier sa réflexion ultérieure, trouver des idées annexes et des raccourcis. Cela lui évitera de « scotcher » au milieu des variantes ou de faire des allers-retours entre de multiples possibilités pour finir par s’y perdre.
Vient ensuite le calcul des variantes. La liste des coups candidats, choisis parmi les coups directs, est dressée. Il m’importe peu de savoir si la méthode décrite (EPM), il y a déjà fort longtemps, par Kotov est la meilleure ou pas. Le Russe suggère que chaque coup doit être épluché méthodiquement, une seule fois et sans y revenir. Il n’est pas facile d’appliquer cette méthode et même peu souhaitable de s’y conformer systématiquement comme l’explique fort bien Nunn dans Les secrets de l’efficacité aux échecs. Mais une chose est sûre, c’est que l’analyse des coups candidats est grandement facilitée par le travail mental décrit précédemment.

QUE FAIRE CONTRE UN GAMBIT
Trouvé sur le net https://www.reddit.com/r/chessbeginners/comments/1fr3a1g/accept_or_decline_a_chess_gambit/?tl=fr
Accepter ou refuser un gambit aux échecs ?

ADVICE

Beaucoup de joueurs ne savent pas s’ils doivent accepter un gambit s’ils ne connaissent pas l’ouverture ou s’ils n’ont pas pris le temps de la réfuter. Voici donc quelques gambits courants et ce que vous devriez faire à leur sujet :

Accepter absolument :

  • Gambit du Roi (si e4 alors Qh5+). Je vous recommande d’apprendre la défense Schallopp contre le Gambit du Roi avec 3. Cf6.
  • Gambit Englund & Stafford. Ne tombez pas dans les pièges associés.
  • Gambit de From. C’est une ligne amusante, mais soyons francs, pourquoi jouez-vous f4 au premier coup ?
  • Gambit Blackmar-Diemer. Si vous voulez transposer en Caro-Kann ou en Française, ne le faites pas, mais les parties de Blackmar-Diemer proviennent généralement de lignes de défense scandinave.
  • Gambit Evans. Le refuser est pire que l’accepter. Mais après 5. c3, jouez 5. Fa5 au lieu de 5. Fc5.
  • Gambit Tennison : Prenez le pion. Mais ne tombez pas dans le piège du missile balistique intercontinental en jouant simplement 3. e5 et en rendant le pion en échange d’un contrôle central dominant, car vous chassez à nouveau le cavalier avec 4. f5.
  • Gambit d’Halloween : Si vous ne l’acceptez pas, vous êtes simplement en bas d’un pion central sans compensation, mais après 5. d4, jouez Cf6 au lieu de Cc6.

Peut-être accepter ?

  • Gambit danois. Vous pouvez jouer 3. d5 pour essayer de le réfuter entièrement, mais vous pouvez aussi l’accepter et jouer d5 après.
  • Gambit de la Dame. Le Gambit de la Dame accepté n’est pas vraiment mauvais pour les noirs, contrairement à la croyance populaire. Ne jouez pas 3. b5 et ne pensez même pas à tenir le pion. Considérez-le comme invisible. S’ils ne le recapturent pas pour une raison quelconque, alors oui, essayez de le garder. Mais j’aime toujours mieux la Slave.
  • Gambit Rousseau. Les Youtubeurs sont toujours comme (s’ils acceptent le gambit, ils perdent !) mais en réalité, après 4. e4, vous avez toujours 5. Cd4 et la plupart des joueurs, en particulier les débutants, prennent le cavalier et commettent une erreur avec Dh5+, ce qui est tout simplement perdant pour les noirs. Mais le moteur vous tuera pour avoir joué cette ligne au lieu de 4. d4, car s’il ne prend pas le cavalier « gratuit », la position est à peu près égale, tandis que 4. d4 conduira à +1.
  • Gambit Smith-Morra. C’est un cas particulier. Oui, vous devriez probablement prendre sur d4, mais devriez-vous prendre sur c3 ? Honnêtement, je ne suis pas sûr pour celui-ci.
  • Gambit de Budapest. Le moteur veut que vous l’acceptiez et vous avez probablement les meilleures chances de le faire, mais c’est lourd en théorie. S’ils jouent à nouveau Cf4, n’essayez pas de tenir le pion et jouez e4, mais s’ils jouent Ce4 (variation Alekhine), poussez a3 pour arrêter les manigances Fb4+.
  • Gambit Biden-Kieseritzky (Stafford inversé mais plus dangereux). L’accepter est acceptable, mais vous pourriez tomber dans de nombreux pièges. Vous feriez peut-être mieux de jouer 4. Cc6 pour développer une pièce. S’ils prennent le cavalier, allez d5 et récupérez votre pièce. La plupart des joueurs jouent 6. Fxd5 ? ce qui est une erreur dès le départ, car vous pouvez développer une dame gratuitement.

Ne pas accepter absolument :

  • Gambit viennois. Pourquoi l’acceptez-vous même ? Cela permet simplement 4. e5, vous obligeant à développer votre cavalier à nouveau sur la case de départ SANS COMPENSATION (car les blancs peuvent facilement récupérer le pion de toute façon avec un meilleur contrôle central). Oui, 2. Cf6 est le meilleur selon la théorie, mais jouez 3. d5 à la place pour une position à peu près égale.
  • Gambit Benoni. C’est un Gambit de la Dame inversé, mais les noirs ne poussent pas le D. Vous pouvez littéralement jouer 2. d5 ! à la place et avoir un avantage de +1. Prendre n’est pas bon comme dans le Gambit de la Dame, mais si vous jouez en blanc, si vous avez l’occasion de pousser et de consolider votre avantage, pourquoi pas ?
  • Gambit Viih_Sou. Jouez simplement 1. a5 !! et 2. Ta6 !! pour les mèmes.
  • Gambit Scandi-Bongcloud. Ne prenez pas le pion e après 2. Ke2 !!. Jouez plutôt 2. Kd7 !!.

Ce sont tous les gambits dont je me souviens en ce moment et qui sont les plus courants. Honnêtement, si vous avez réussi à arriver jusqu’ici, je suis impressionné.